Nous voilà retraités !

Nous entreprenons notre premier voyage à titre de retraités. À bord d'Oscar, notre Safari Condo, nous partons pour la Louisiane, pays cajun de culture acadienne. Ce sera l'occasion pour nous de découvrir les plantations qui bordent le Mississippi, la Nouvelle-Orléans, l'ambiance du vieux Sud, le berceau du jazz, les bayous et la cuisine savoureuse d'inspiration créole et cajun.

samedi 2 avril 2011

Une journée avec Abraham Lincoln – 1er avril

Finalement, la nuit s’est bien déroulée sur le stationnement du Pilot de Springfield. J’ai dormi comme un loir tandis que Serge, toujours inquiet, s’est levé trois fois pour voir ce qui se passait aux alentours. Après un petit déjeuner rapide, nous partons pour le quartier historique de la ville où se trouve le « Abraham Lincoln Presidential Museum », notre objectif pour la journée. Il nous a fallu au moins 15 minutes pour se trouver un stationnement extérieur, la hauteur d’Oscar obligeant, mais comme je dis souvent à Serge, avec de la persévérance et de la patience, on trouve toujours.

Petite promenade dans les rues, car nous nous étions éloignés de notre objectif, puis nous mettons enfin les pieds au musée. Et bien, nous pouvons vous dire que nous avons passé trois heures pleines d’émotions au cours de ce pèlerinage dans la vie d’Abraham Lincoln et son épouse Mary.

Le tout commence par une visite dans la petite cabane en bois rond d’une seule pièce en Indiana où Abe (c’était son surnom) a vécu avec son père, sa belle-mère et ses cinq frères et sœurs. Ayant appris à lire par lui-même, Il occupait tous ses temps libres à lire les livres empruntés. Les débuts de ce grand homme furent vraiment modestes, mais il était déterminé à apprendre. Il en vint à lire les livres de loi et plus tard il pratiqua le droit avant d’entreprendre une carrière politique. Il paraît qu’au cours d’un voyage d’affaires à la Nouvelle-Orléans, il avait été outragé par les marchés de vente d’esclaves ; c’est probablement pour cela qu’il fit, de l’émancipation des noirs, sa croisade pour les droits humains lorsqu’il fut élu président.

Une autre section du musée, nous présente les années pré-présidentielles. Il épousa Mary Todd une femme très intelligente et intéressée par la politique. Les débuts de leurs relations furent tumultueuses, chacun ayant une forte personnalité. Ils eurent quatre garçons, dont un mourut en 1862 durant un bal donné en l’honneur de la re-décoration de la Maison Blanche par Mary Lincoln. La perte de Willie fit sombrer Mary dans une profonde dépression, mais d’autres drames l’attendaient.

Une autre section du musée fait revivre les années à la Maison Blanche de 1860 à 1865. On peut voir que la famille Lincoln n’avait pas la vie facile dans ce milieu mondain et politique. D’autant plus que la Guerre Civile se déclara en 1861 pour se terminer en 1865, soit quelques semaines avant sa mort. A la suite de la Proclamation de l’Émancipation, plusieurs noirs s’enrôlèrent dans l’armée des Nordistes après avoir fui le Sud. La Galerie de la guerre nous présente 8 soldats nordistes et sudistes, dont un noir, et nous pouvons lire leurs histoires ainsi qu’une lettre adressée à leur famille. C’est particulièrement émouvant.

Le point culminant est la reconstitution de la scène au Théâtre Ford le 14 avril 1865 lorsque John Booth approche de la loge d’Abraham et Mary Lincoln et sort son fusil pour assassiner Lincoln. C’était supposé être une soirée de réjouissance en cette fin de guerre, mais la haine des hommes en avait décidé autrement. Booth fut retrouvé 12 jours plus tard et tué tandis que ses complices furent pendus. D’un président contesté, Lincoln est devenu par la suite un président chéri par tous.

Pour terminer, nous assistons à deux présentations théâtrales vraiment exceptionnelles : Les yeux de Lincoln et les Fantômes de la librairie.

Nous quittons Springfield la tête remplie de visions sur l’histoire américaine. Pour la visite de ce musée, cela valait vraiment la peine de s’y arrêter. Nous continuons notre route vers le Nord et nous nous arrêtons au Kankakee River State Park près de la ville Bourbonnais. Encore une fois, le camping n’a pas d’eau, donc pas de douche, car les nuits sont souvent sous le point de congélation dans la région; cependant nous réussissons à nous brancher à la boîte électrique sans problème. Ce soir nous écoutons sur l’ordinateur la mini-série sur Lincoln que Serge a acheté au musée. Nous terminons la journée comme elle a commencé, sur le thème « Lincoln ». J’ai aussi terminé le 4e et dernier tome de Chère Laurette. Ce fut une bonne lecture de vacances qui m’a fait rire et verser quelques larmes. La saga débutée en 1930 à Montréal, lorsque Laurette avait 16 ans, se termine lors du 50e anniversaire de son mariage avec Gérard dans les années 1980. Au cours de la lecture, nous traversons plusieurs pans de l’histoire du Québec qui nous étaient familiers.

Ce message est le dernier de notre voyage car demain nous rentrons à la maison et j’ai bien hâte de prendre un bain bien chaud.

Patricia

vendredi 1 avril 2011

Un voyage dans la préhistoire à Collinsville – 31 mars

Ce matin, nous reprenons à nouveau la route 100 qui longe le fleuve Mississipi en direction d’Alton où nous faisons un arrêt au Centre des visiteurs pour envoyer notre blogue de la veille et appeler chez Safari Condo au sujet de notre problème d’électricité. Frédéric a la solution à notre problème ; il nous conseille d’utiliser un adapteur à deux fiches pour enlever le « ground » sur les boîtes électriques qui ont un « reset ». C’est ce que nous ferons, la prochaine fois que se présentera le problème.

Nous nous rendons à Collinsville afin de visiter le lieu historique Cahokia Mounds, seule ville indienne préhistorique au nord du Mexique. Nous allons en premier lieu visiter le Centre d’interprétation qui nous impressionne beaucoup par l’abondance d’information et de reproductions de la vie des Mississipians dans les années 1200. Les monts de Cahokia furent habités pour la première fois vers l’an 700 par les Late Woodland puis à compter de l’année 800 par les Mississipians. Ces indiens avaient développé un système d’agriculture basé sur le maïs. A l’apogée de leur prospérité vers 1200, environ 20,000 personnes vivaient dans cette ville formant une communauté très complexe dotée d’une organisation sociale, politique et religieuse. Cependant le site fut abandonné vers 1400 et les recherches n’ont pas permis de savoir pourquoi. Sur le site à l’extérieur, on peut voir 70 monts en forme de pyramide tronquées qui étaient utilisés pour des cérémonies ou pour y ériger les maisons des dignitaires de la ville. Nous nous rendons au Mont des Moines (Monk Mound) qui s’élève en quatre terrasses à une hauteur de 30,5 mètres. Ce nom a été donné en raison des prêtres français qui y ont construit une chapelle dans les années 1700.

En quittant Collinsville, nous découvrons la route 66 entre Mount Olive et Litchfield. Cela rappelle bien des souvenirs à Serge qui était grand amateur de la série « Route 66 » dans les années 1960. A Litchfield, nous nous arrêtons au Ariston Café, qui a pignon sur rue depuis 1935. C’est une institution qui a conservé sa place dans le Hall of Fame de la Route 66. Serge repart du restaurant avec une casquette Route 66, qui s’ajoute à sa collection de casquettes qui orne le Safari Condo (il en a 7 maintenant).

A Springfield, nous cherchons sans succès un camping ; ils sont tous fermés et ouvrent seulement le 1er avril. Pas de chance nous sommes le 31 mars. Nous nous installons dans un Travel Center Pilot, à côté des gros camions bruyants. Ça va ronronner cette nuit.

Patricia